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Trait d'Union

La cité Amouroux alerte les pouvoirs publics

1 Juin 2014 , Rédigé par thomas simonian Publié dans #société

La cité Amouroux alerte les pouvoirs publics

Mostafa et Sonia veulent changer les choses : "C'est possible !"

L’ambiance est électrique dans certains quartiers toulousains. Deux témoins tirent la sonnette d’alarme.

« Le shit fait des ravages. C’est le seul exutoire pour certains » (Mostafa, 29 ans)

Que se passe-t-il dans les quartiers dits populaires ? L’insécurité y grandit, le sentiment d’abandon y est une triste réalité… Depuis des décennies le politique, de droite comme de gauche, n’a pas su répondre aux problématiques posées et le bulletin de vote devient donc depuis plusieurs scrutins le défouloir d’une population inquiète pour son avenir : « Les minorités votent pour sanctionner, et à force de nous berner, les extrêmes ne vont plus rester des extrêmes », dresse Mustafa, 29 ans, fraîchement engagé associativement sur le quartier Amouroux au sein de Tago, une structure créée par la médiatrice de rue, Sonia Guillemet. Mostafa se dit « amer » vis-à-vis des élus : « Ils ne sont pas imprégnés de la vie de nos quartiers. Un chef de rayon à Auchan connaît ses produits, non ? » La formule est certes provocatrice mais a le mérite de poser ce sentiment d’abandon.

Le fossé se creuse à Toulouse

Depuis quelques années, les pouvoirs publics locaux ont décidé de faire éclater les quartiers du Mirail ou de Bagatelle. Un projet de vaste ampleur qui n’est pas sans conséquences : « Notre quartier d’Amouroux comme celui de Borderouge assistent à un vrai changement… Beaucoup de familles viennent du Mirail et déstabilisent un quotidien qui nous avions tenté d’apaiser. Il y a des jeunes de 11,12 ans qui sont laissés à l’abandon avec des parents qui ne surveillent pas. Les politiques n’ont fait que déplacer le problème », accuse Mostafa. La médiatrice de rue Sonia Guillemet assiste parfois impuissante à cette actualité : « On ne me donne pas les moyens d’agir. Je travaille dehors sans bureau pour recevoir les familles. » Sonia dialogue donc sur le trottoir ou sur les terrains de sport : « J’y crois », nous glisse-t-elle pourtant. « Elle a toujours le sourire mais c’est une SBF… Sans bureau fixe ! », ajoute avec une pointe d’humour Mostafa.

La gauche a oublié les quartiers

Le PS a perdu la mairie de Toulouse avec des scores alarmants dans les quartiers populaires : « Il n’y a rien d’étonnant à cela. Nous ne connaissions quasiment pas notre élu de quartier », explique Mostafa. Sonia Guillemet, qui était pourtant colistière de Jean-Pierre Plancade, cite en exemple Françoise de Veyrinas, l’ancienne adjointe de Dominique Baudis : « Elle était une référence. Elle allait chez les gens… Les quartiers n’avaient pas de secrets pour elle. » Aujourd’hui, l’attente est donc là et dans la cité Amouroux l’action de la nouvelle majorité municipale sera surveillée de près : « Nous attendons de rencontrer notre maire de quartier. Notre message est de dire que rien n’est foutu ! Il y a un mal être que l’on peut encore combattre... Encore faut-il nous écouter », lance Sonia Guillemet. « Notre association est en passe de prendre la place des services de l’Etat », conclut Mostafa. Inquiétant, non ? La bataille ne fait donc que commencer. Sonia et Mostafa sont prêts.

Thomas Simonian

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